EnglishEspañolFrenchItalian - ItalyNederlands Română (România)Russian (CIS)German (DE-CH-AT)Quechua (Runa Simi)
Home Architecture

Architecture

L'architecture et les constructions incas.

Vaste et complexe sujet.


En effet les Incas vont, dans le Tahuantinsuyu, un territoire de plus de 3 millions de kilomètres carrés, construire en utilisant les matériaux locaux ou importés de régions diverses du territoire: des ñan (chemins), chaka (ponts), huasi (maisons), des huaca (temples), des kallankas (salles communautaires), des colcas (greniers), des canalisations, des acqueducs, des pakcha (fontaines), des tampu ou tambos (relais), des llacta (cités, des villes entières), etc ou occuper et transformer peu ou prou des cités et constructions réalisées par d'autres populations aussi bien sur la côte que dans les Andes ou en Amazonie. Une gestion qui concerne au moment de sa plus grande extension démographique aux alentours de 20 millions (10 pour les plus réservés et plus de 20 millions pour les plus enthousiastes)  d'habitants, toutes populations du Tawantinsuyu confondues.
Les constructions peuvent partir d'un applat, d'une surface plâne et s'ériger verticalement sur base de bâtiments formés de lignes droites ou brisées voire circulaire ou en U. Il y a aussi les constructions qui s'insèrent dans un cadre naturel s'appuye dessus ou s'insère dessous ou intègrent les éléments naturels. D'autres encore s'enfoncent dans le sol, pour accéder à des grottes, des failles, voire se creusent en sous-sol, en pièce semi souterraine ou en renfoncement, sont creusées dans la montagne, la falaise comme c'est le cas pour bon nombre de tombes notamment à Pisac près d'Ollantaytambo, près de Kalachaca etc. Il y a des escaliers, des rampes d'accès, des couloirs, des portes, fenêtres et niches trapézoïdales.  Les constructions peuvent comprendre des colonnes cylindriche comme à Raqchis. Posséder des partie en bois, en adobe, en pierre, en paille sèche etc.


Les matériaux utilisés seront en général (mais pas exclusivement):

  •  
  • de la boue ou de l'adobe, comme élément de mortier liant entre les pierres, comme brique de terre crue mélangée à de la paille, des cheveux, des poils, de la laine et parfois de l'oeuf et du sel. Pour la construction de murs, parois, maisons, temples, colonnes etc. Comme pour la main d'oeuvre, les populations doivent fournir les matériaux de base ou élaborés, ce qui est le cas des briques d'adobes. Pour établir que les quantités imposées à chaque population sont bien apportées par chaque groupe, une marque est définie les désignants et les distinguant les uns des autres ainsi que les briques fournies. C'est ainsi que des milliers de briques porteront la même marque car apportées par le même groupe.

La boue et l'argile serviront aussi de mortier, d'élément aussi de lissage pour les construction en adobe, voir délément permettant de faire dans certains cas "glisser" les blocs de pierre tirés et poussés.

  • du bois, surtout pour les charpentes, aussi comme lintaux, élément de transport, échaffaudages, etc. 

Les types de bois utilisé sont bien évidemment des essences natives ou de régions voisines comme:


Chachacomo (Escallonia Sp.),
Quishuar (Buddleta incana)
Queuña (Polylepis Sp.)
Tara (Caesalpina spinoza)
Aliso (Alnus jorullensis)
Sauco (Sambucus peruvianus)
Huarango (Acacia macracantha)
Molle (Schinus molle)
Chonta et pijoayo, Pona ou kachapona, Yanchama (Poulseria armata), Caimito (
Pouteria sp)  en Amazonie
Titanka (puya Raimondi) dans des zones andines proches de "forêts" de Puya Raimondi

  • des pierres de différentes sortes et qualités,  Depuis les carrières, comme celles de Piñipampa (Rumicolca), Huacoto,  la partie supérieure de Quilla Rumiyoc, etc, d'où ils sont  extraits le travail des blocs de pierre, selon leur nature et l'éloignement du lieu de construction, commence.
    Parfois se sont des roches friables ou qui se brisent en lamelles, petits blocs, cailloux, gravier.


    Si l'on prend les carrières qui servirent pour élever Ollantay Tambo dans la Vallée Sacrée ou celles qui fournirent les matériaux pour Quillarumyiuc. Elles se situent dans la partie supérieure de montagnes.  Les blocs de pierre dévalèrent les pentes abruptes, roulant, rebondissanta parfois se brisant en plusieurs fragments. Les blocs sont travaillés sur leurs "veines", parfois on utilise des cales que l'on place dans des encoches placées à intervales réguliers le long de la ligne de brisure souhaitée, parfois on travaille la pierre par des réactions physiques, comme les dilatation et brisures obtenues par des différences de températures, des dilatations etc



 


Depuis cet endroit on sélectionnera ceux que l'on transportera près du chantier de construction pour leur donner leur aspect final par martelage, abrasion, polissage etc avant d'être incorporé dans  la structure définitit 

Les moyens de transport de ces pierres sont aussi divers


selon, leurs volumes et poids, mais aussi selon les matériaux disponibles dans la zone.
Poussés et tirés à  l'aide de cordages par des dizaines, des centaines d'hommes,  sur des rondins ou des lits de galets enduits de graisses ou encore de la boue lorsque le sol est plat ou lorsqu'il faut gravir les plans inclinés construits pour  permettre l'amenée des blocs à hauteur et emplacement souhaités.
Des cours de rivières ou de fleuves mêmes seront détournés pour permettre leur franchissement de ces zones lorsque nécessaire du volume des blocs choisis.

 

Ces pierres sont de:


Porphyre rose, gris  (roche magmatique endogène à refroidissement lent)
Granite gris, rose, verdâtre (roche endogène plutonique)
Andésite gris, verdâtre, jaunâtre ou noir (roche endogène magmatique)
Diorite gris, vert
Basalte vert, gris, noir
du sillar (roche endogène magmatique sorte de tuf volcanique), blanc, noir.
Il y a aussi les éléments exogènes  et sédimentaires.L'archéologue Americo Baca (en casquette blanche) aux côtés d'un carrier
De la quartzite, du grès et du sable
Des phyllades, du calcaire et de la craie
Du schiste et de l'argile


L'archéologue Americo Baca (en casquette
blanche sur la photo) précise que selon lui les constructeurs utiliseront les pierres inclusives protégées des inclémences du temps sous une ou plusieurs couches de terre ou dans la roche délaissant les plus visibles, extrusives ou exposées à l'air libre abimées par l'exposition à des températures allant selon le cas et la région et notamment dans les Andes de plus de 20°C à moins 10°C, attaquées par les pluies, les vents, les attaquents des insectes, oiseaux, animaux ou leurs acides bucaux, ou de leurs déjections, etc. Les rendants dès lors beaucoup plus fragiles, friables, donc moins résisitantes pour un objectif de construction.

Pour les instruments et outils

Obsidienne (matière endogène volcanique de projection a refroidissement rapide donnant vitrification) pour faire des couteaux pour couper cordages et cuirs, des pointes d'armes de jet et autres armes blanches.
Quartzite (matière métamorphique provenant de matériaux exogène) cristallisation
Des pierres de différents niveaux de dureté, de pierres de fer météoritique.
Le sable sert d'abrasif
etc...

  • des instruments sont conçus donc en pierre de différents types, avec ou sans (notamment pourt les pierres éclatées et tailées comme racloirs, couteaux, scies) manche  en bois (souvent attaché et renforcés par de la corde ou du cuir en lannière ou cousu),  sortes de marteaux etc.  Parfois très élaborés comme pour les niveaux d'eau et autres théodolites.
  • cuivre, en bronze ou d'alliage comme le "Champi" (or,argent, cuivre), Burin, ciseau, couteaux etc
  • une sorte d'herbe sèche appelée ichu, pour les revêtements des toits, tressé pour la réalisation de cordage aux fins de hâler les matériaux , en attacher d'autres.
  • du cuir de lama, ou autres animaux
  • des laines et autres fibres végétales, telles que alpaca, vigogne, coton, lin etc.


On utilisera le fil à pierre (équivalent du fil à plomb ou plomada) du plâtre ou de la chaud pour marquer, des cordelettes tendues pour les lignes droites, des niveaux d'eau, théodolites etc tel qu'on peut le voir dans la construction avec les instruments d'époque et en costumes de la cité Inca du projet Inka Llacta
  
Planification


Il semble que dans un certains nombre de cas, des dessins, mieux, des maquettes aient été réalisées avant de commencer la construction proprement dites. Mais, si ce n'est peut-être pas une généralité, elle a, néanmoins,  été bien présente. Ce genre de préparation et de planification aurait été réalisées par différentes populations dont les Wari et les Incas.

Au départ lorsque la seigneurie inca n'a que petit territoire de quelques milliers de kilomètres carrés. celles-ci sont essentiellement dépendantes des éléments existant de la nécessité absolue de construire en raison de distances  de cités à sites des populations conquises ou à conquérir, au gré des expansions et régressions.

Wiracocha lui-même exige des vaincus et notamment des Caytos de construire pour lui une cité "secondaire" en bordure de la Vallée Sacrée et élever un temple à son dieu.

Quant à
Pachacutec la construction sera une véritable obsession. Il faut faire de la ville de Cusco une ville phare symbole de la puissance, de la magnificence, de la supériorité,  elle doit être à l'image d'un puma magnifique et redoutable allongé paisiblement au coeur d'un vaste empire dont la force, la vivacité, l'intelligence sont formées des lignages, des panacas, leurs palais, leurs temples et leurs dieux.
Tout part de, tout va vers cette capitale, ville qui doit être la plus magnifique de toutes et dominer le monde connu.
 Souvent d'ailleurs, villes et cités sont construites à l’image de la capitale ou prenant exemple sur elle et/ ou de la division de l’empire.
C’est dire divisées en une partie haute et une partie basse, possédant un Ushnu ou adoratoire, puis 4 divisions figurant les 4 régions de l’empire et pointant d'ailleurs dans la directions de ceux-ci, des quartiers etc .  Le principe double ou de symétrie (parfois uniquement verticalement ou seulement horizontalement) est souvent présent à la fois dans la division des aires occupées mais aussi dans le noms de villes ou des cités ; C’est ainsi que l’on trouvera plusieurs cités (au moins deux) portant le même nom ou à peu près comme c’est le cas pour Choque Quirao on en trouve un surplombant le fleuve Apurimac et un autre plus petit près de Cusco, même chose pour Koriwayrachina ou Quillarumyioc et d’autres encore.

Les techniques seront aussi variées


On en retrouvera parfois plusieurs d'utilisées en un seul et même bâtiment.
Car il est FAUX de croire que là où l'on trouve comme à Cusco, Raqchis ou à Huchuy Cusco et autre un bâtiment dont la partie basse jusqu'à mi-hauteur est en pierre et la partie plus haute en adobe que la partie en pierre soit inca et l'autre d'une autre population; espagnole par exemple. Des construction ayant ces caractéristique sur des bâtiments qui n'ont été aucunement aménagé par les Espagnols. Des murs, des portes à doubles jambages donc même de bâtiments importants ont été réalisés en adobes. Les lintaux de bois alors placés pour les parties supérieures des portes, des fenêtres ou des niches étaient entourrés d'ichu ou sorte d'herbe sèche pour protéger le bois de la pourrissure.
Temple de Viracocha à Rqchis Uchuy Cusco Intérieur d'un bâtiment d'Uchuy Cusco Niche, bois et Ichu
D'ailleurs selon la région des constructions pouvaient être réalisées soit partiellement en adobe, soit principalement en ces matériaux voire presque totalement ou reprennent des bâtiments construits sous d'autres cultures.
Pchacamac Tambo Colorado

Les toits


étaient construits par les "Huasi K'catac". La
majorité des toitures sont construites d'une solide charpente en bois, arrimées à des pignons de pierre épousant la formes des angles du toit, et présentant appendices et boucles ou anneaux de pierre permettant d'accrocher fermement la charpente et de ce fait la toiture au bâtiment. Des linteaux aux portes, des poutres ou architraves parfois également.



 


Cette charpente était couverte d'une sorte de chaume faite d'herbe sèche appelée ichu pour la partie andine, et de sorte de palmes en zone amazonienne. 


Abritant un intérieur utilisé principalement de nuit ou par mauvais temps, mais protégeant aussi les vêtements, instruments, outils, vaisselles et autres biens familiaux. Sachant qu'on trouve dans toutes les demeures des cavité et autres niches dont bonne part servent de manière prosaïque d'étagères ou d'"armoires". Même si certaines ont une fonction plus religieuse ou culturelle abritant élements de cultes traditionnels voire catholiques ou mixte.  Les activités se déroulant pour la grande majorité à l'extérieur ou sous les toits de salles communautaire comme les kallankas, ou des abris de fortune destinés sur les lieux de travail, bords de chemins etc à passer la nuit ou attendre qu'une averse se termine.
Il eut aussi des toit réalisés en pierre et terre, ardoises et autres pierres plates ou non (comme à certains endroits à Choque Quirao) notamment dans certaines zones isolées ou lorsqu'il s'agit de constructions funéraires, comme les "Chulpas".

Si certaines ont l'ouverture dirigée vers l'Est pour voir le lever de soleil, la plus part possèdent une entrée orientée plein sud comme les colqas, les greniers de conservation de nourriture. Pourquoi ? Parce qu'alors elle ne sont jamais exposées au soleil et recueille au contraire les vents les plus frais. Et comme tout le monde sait le froid...conserve!
Les plans inclinés
dont on peut retrouver des vestiges à Ollantaytambo en la partie gauche arrière des six blocs de porphyre rose. On retrouvera le principe de ces plans inclinés aussi sur le site funéraire de Sillustani. Ces plans inclinés constituent des assises solides réglables et démontables, pouvant supporter le poids de groupes importants d’hommes qui tirent, poussent, soulèvent des matériaux lourds. Insérant magistralement des constructions incas dont certaines dépassent les huit mètres de haut dans un environnement colla quelles veulent apparement dominer tout en jouant une certaine intégration en s’érigeant dans dans un cadre funéraire commun.

  


En ce qui concerne les autres constructions  ayant pour fonction d'être des Kallankas ou salles communautaires destinées à rassembler la population à l'abri de la pluie, de la grêle ou autre suffisament grande pour recevoir des centaines de personnes à la fois, abritant fêtes, cérémonies, permettant d'y manger etc.
 
Les édifices réalisés sont souvent de murs légèrement inclinés vers l'intérieur, dans des ensembles rectangulaires, mais l'on retrouve aussi des constructions de formes pyramidales en escaliers, parfois réalisées pour des adoratoires ou "USHNU" comme à Vilcashuaman


Certaines constructions sont aussi en fer à cheval ou en U comme à Machu Picchu, sur le chemin de l'Inca ou des escaliers à Sacsayhuaman.


ou encore de formes circulaires pour la constructions de colonnes comme à Raqchi, tours, chateaux d'eau et autres comme à Sacsayhuaman
 



La taille, volume, poids, types des pierres, alignement, types de constructions varient énormément mais peuvent donner de indications sur les types de bâtiments face auxquels on se trouve selon la région.
 
 

  "Pirka" ou mur de pierres et  mortier     formation murale 
    fait de boue


 
Pierre à "douze angles"                            formation murale impériale
 
Les blocs peuvent  être épais et polis sur plusieurs faces. Certaines pierres sont taillées comme de cales et sont placées les dernières, en différents endroits de la rangée et de façon espacées pour "serrer" la file horizontale de blocs et la rendre plus compacte.

Pour les portes elles sont fermées de tentures, de planches de panneaux de bois ou d'léméents plus massifs à la façon de "portes levis" qui se lèvent grâce à une corde à la verticale jusqu'à un anneau de pierre situé au-dessus de la porte tandis que de part et d'autre de celle-ci des enfractuosité avec un cylindre de pierre y encastré permette grâce à une planche ou un tronc transversal d'être "verrouillé" de l'intérieur.

Tout l'empire est sujet à mouvements telluriques, à séismes.
Les constructions les plus importantes et surtout en la capitale doivent en tenir compte:
Les  fixations des blocs et les techniques d'ancrage anti-sisimiques sont donc multiples.
Des système d'agraffes, de bois, de pierre ou métalliques

Des agraffes de différentes formes mais surtout en forme de H permettant de mainteni unis deux blocs de pierre ou de les ramener l'un vers l'autre en cas de mouvement tellurique.
Tenons et mortaises de pierre

Imbrications
inclinaisons concentriques etc.

Le plus souvent les parties supérieures sont en adobes voire en torchis ce qui pourrait être moins dommageable pour les habitant en cas d'effondrement que des mur de gros blocs de pierres. La stabilité pourrait aussi être accentuée par le fait que le poids le plus important reste dans la partie basse des construction.

 


Le "confort" implique aussi l'hygiène, les bains et la gestion de l'eau dans les complexes architectoniques de cités, de villes et aux abords de celles-ci, tant pour la      distribution de l'eau jusqu'aux points d'approvisionnement et chaque quartier et "cancha" ou "Kancha" dans Cusco devait en être pourvue comme les autres cités et villages un tant soit peu important,  comme des éléments d'évacuation de cette même eau une fois souillée.
Encore actuellement des vestiges des rigoles d'évacuation d'eau et nottament de pluie sont
visibles au milieu des ruelles voir le long des bâtiments.


 



Les incas font aussi des abris temporaires pour les campements de leurs armées, pour les transumances de gardiens de troupeaux ou le travail agricole en certaines zones. Il en est parfois pour des voyageurs commerçant bien que ceux-ci utilisent normalement des voies très balisées pourvues des relais et autres auberges prévues à cet effet.

Même l'agriculture nécessitera du génie des architectes et des constructeurs


Les mesures d'une façon générales étaient:


un doigt : rukana (1,6 cm)
un pouce: ñaupa rukana (selon les versions: 2,5 ou 5 cm)
une paume: tajlla (10cm)
une main: maqui (15cm)
un coude: cuchuj (40cm)
un bras: loqa (60cm)
de pouce à pouce bras ouverts horizontalement: ricra (1,60m)
un pied: chaqui (27cm)
un pas: t'atki (1,20m)
un bâton ou vara: sikay (0,80cm)
une hauteur d'homme (époque inca) : sayai (environ 1,60m)
une cordée ou corde: huasca (6, 40m)
une lieue inca: tupu (environ 6 km)
un wamani (environ 180km)

 

 

 

 

L'architecture et

les constructions incas.
adobes
Vaste et complexe sujet.
En effet les Incas vont, dans le Tahuantinsuyu,
un territoire de près de 3 millions de kilomètres carrés, 
construire en utilisant des systèmes de mesures souvent liées à des mesures corporelles ou de possibilités corporelles. Tels:
mesures
 Les mesures d'une façon générales étaient:
un doigt : rukana (1,6 cm)
un pouce: ñaupa rukana (selon les versions: 2,5 ou 5 cm)
une paume: tajlla (10cm)
une main: maqui (15cm)
un coude: cuchuj (40cm)
un bras: loqa (60cm)
de pouce à pouce bras ouverts horizontalement: ricra (1,60m)
un pied: chaqui (27cm)
un pas: t'atki (1,20m)
un bâton ou vara: sikay (0,80cm)
une hauteur d'homme (époque inca) : sayai (environ 1,60m)
une cordée ou corde: huasca (6, 40m)
une lieue inca: tupu (environ 6 km)
un wamani (environ 180km) les matériaux locaux ou importés de
régions diverses du territoire: des ñan (chemins), chaka (ponts),
huasi (maisons), des huaca (temples), des kallankas (salles 
communautaires), des colcas (greniers), des canalisations, 
des acqueducs, des pakcha (fontaines), des tampu ou tambos 
(relais), des llacta (cités, des villes entières), etc ou occuper et 
transformer peu ou prou des cités et constructions réalisées par 
d'autres populations aussi bien sur la côte que dans les Andes ou en Amazonie.


Les matériaux utilisés seront en général (mais pas exclusivement):
  
  • comme élément de mortier liant entre les pierres, comme brique de terre crue mélangée à de la paille et parfois de l'oeuf et du sel. Pour la construction de murs, parois, maisons, temples, colonnes etc. Comme pour la main d'oeuvre, les populations doivent fournir les matériaux de base ou élaborés, ce qui est le cas des briques d'adobes. Pour établir que les quantités imposées à chaque population sont bien apportées par chaque groupe, une marque est définie les désignants et les distinguant les uns des autres ainsi que les briques fournies. C'est ainsi que des milliers de briques porteront la même marque car apportées par le même groupe.

La boue et l'argile serviront aussi de mortier, d'élément aussi de lissage pour les construction en adobe,

  • le bois surtout pour les charpentes, aussi comme lintaux, élément de transport, échaffaudages, etc. 

Les types de bois utilisé sont bien évidemment des essences natives ou de régions voisines comme:
Chachacomo
(Escallonia Sp.),
Quishuar (Buddleta incana)
Queuña (Polylepis Sp.)
Tara (Caesalpina spinoza)
Aliso (Alnus jorullensis)
Sauco (Sambucus
peruvianus)

Chonta et pijoayo, Pona ou kachapona, en Amazonie
Titanka (puya Raimondi) dans des zones andines proches de "forêts" de Puya Raimondi

  • de différentes sortes et qualités,  Depuis les carrières, d'où ils sont  extraits le travail des blocs de pierre, selon leur nature et l'éloignement du lieu de construction, commence.
    Parfois se sont des roches friables ou qui se brisent en lamelles, petits blocs, cailloux, gravier.


    Si l'on prend les carrières qui servirent pour élever Ollantay Tambo dans la Vallée Sacrée ou celles qui fournirent les matériaux pour Quillarumyiuc. Elles se situent dans la partie supérieure de montagnes.  Les blocs de pierre dévalèrent les pentes abruptes, roulant, rebondissanta parfois se brisant en plusieurs fragments.
    Depuis cet endroit on sélectionnera ceux que l'on transportera près du chantier de construction pour leur donner leur aspect final par martelage, abrasion, polissage etc avant d'être incorporé dans  la structure définitit 

Les moyens de transport de ces pierres sont aussi divers
selon, leurs volumes et poids, mais aussi selon les matériaux disponibles dans la zone.
Poussés et tirés à  l'aide de cordages par des dizaines, des centaines d'hommes,  sur des rondins, des lits de galets enduits de graisse,
voire d’élément végétaux comme certains cactus tel le Hawacclollay ou Huasu

 

permettant de faire dans certains cas "glisser" les blocs de pierre tirés et poussés.

lorsque le sol est plat ou lorsqu'il faut gravir les plans inclinés construits pour  permettre l'amenée des blocs à hauteur et emplacement souhaités.
Des cours de rivières ou de fleuves mêmes seront détournés pour permettre leur franchissement de ces zones lorsque nécessaire du volume des blocs choisis.

construction 

Ces pierres sont de:

Porphyre rose, gris  (roche magmatique endogène à refroidissement lent)
Granite gris, rose, verdâtre (roche endogène plutonique)
Andésite gris, verdâtre, jaunâtre ou noir (roche endogène magmatique)
Diorite gris, vert
Basalte vert, gris, noir
du sillar (roche endogène magmatique sorte de tuf volcanique), blanc, noir.
Il y a aussi les éléments exogènes  et sédimentaires.
De la quartzite, du grès et du sable
Des phyllades, du calcaire et de
la craie
Du schiste et de l'argile

Pour les instruments et outils

Obsidienne (matière endogène volcanique de projection a refroidissement rapide donnant vitrification) pour faire des couteaux pour couper cordages et cuirs, des pointes d'armes de jet et autres armes blanches.
Quartzite (matière métamorphique provenant de matériaux exogène) cristallisation
Des pierres de fer météoritique.
etc...
  • une sorte d'herbe sèche appelée ichu, pour les revêtements des toits, tressé pour la réalisation de cordage aux fins de hâler les matériaux 
  • du cuir de lama, ou autres animaux
  • des laines et autres fibres végétales. telles que alpaca, vigogne, coton, lin etc.
Pour construire il faut aussi des instruments de projection et de vérification comme :
seccanaestaca
  • le Huaypa ou Huaypachis qui est le fil à pierre (ils n’ont pas le fil à plomb)
  • le Kcapacchana ou niveau (le plus souveau à eau et non à bulle.
  • Le seccana ou chutana : teodolite parfois d’ailleurs muni d’un niveau d’eau.
  • Le Huasca yupana : cordeau,  cordelette ou corde souvent à nœuds distant d’une coudée pour les mesures.
  • Les yupana kasphi : ou piquets de repère et mesures.
  • Les lluskachana ou Thupana : spatules


 Les constructions réalisées par les Incas et leurs vassaux et alliés sont d'une façon générale les suivantes:
  • Paccha et puquio: fontaines, puits et autres bains
  • Canaux: d'irrigation pour les champs et autres cultures, d'amenée d'eau potable à pour l'usage des population, de drainage des eaux usées. Ces canalisations doivent parfois parcourir des dizaines de kilomètres pour amener l'eau aux endroits désirés comme c'est le cas à Pikillacta et Rumicolca, Tipon et autres
  • Andenes: terrasses de cultures, qui permettent d'éviter l'érosion des terres en terrains inclinés, une surface plus grandes de culture donc en zone difficile et aussi la répartition bien gérée de etrre et engrais naturels importés de zones parfois lointaines.
  • Colca ou Qolqa: greniers et autre entrepots pour divers éléments, nourriture, réserves de boisson à fermentation lente ou non et voire sans fermentation, armes et munitions et autres de de réapprovisionnempent pour voyageurs et armées, tels qu'on peut encore en voir notamment à Ollantaytambo, Raqchi, Puma Marka, Cheqoq etc.. Dans nombre de cas ces greniers possèdent des systèmes plus ou moins élaborés de thermorégulation, de régulation de l'higrométrie, de réfrigération utilisant la capation de vents frais et d'eau qui avec un système de canalisation sophistiqué assurait la répartition controlée du froid et de l'humidité comme on peut le voir à Cheqoq.
  • Kallanka: bâtiments communautaires, servant pour des rassemblements de gens lorsque les conditions climatiques sont adverses et sont selon le cas transformés en dortoires, grandes salles à manger, salles de cérémonies etc. Lors de l'arrivée de pélerins et autres "commerçants" et "troqueurs" ils peuvent aussi les recevoir lorsqu'ils ne sont pas en trop grand nombre. Ces kallankas se retrouvent en de très nombreux sites comme Tumi Pampa, Choque Quirao, Huchuy Cusco etc
  • Tambo ou tampu: sorte de caravansérail, auberges ou pouvaient s'arrêter les caravanes d'hommes et de lamas et trouver un abris pour la nuits et de quoi se sustenter.
  • Huasi: maisons familiales pouvant se trouver dans un complexe comme les kanchas ou quartiers fermés des panacas ou familles nobles, comme dans les parties rurales du peuple.
  • Ushnu: adoratoire dédié à un ou plusieurs dieux ou Apus. On en retrouve pratiquement partout à Vilcashuaman, Huaman Marka, Vilcabamba, Tarawasi etc
  • Temples: des temples aussi se retrouvent soit dans des villes comme à Raqchis, soit forment des complexes religieux comme on peut en retrouver.
Les toits
étaient construits par les "Huasi K'catac". La majorité des toitures sont construites d'une solide charpente en bois, arrimées à des pignons de pierre épousant la formes des angles du toit, et présentant appendices et boucles ou anneaux de pierre permettant d'accrocher fermement la charpente et de ce fait la toiture au bâtiment. Des linteaux aux portes, des poutres ou architraves parfois également.


   

Cette charpente était couverte d'une sorte de chaume faite d'herbe sèche appelée ichu pour la partie andine, et de sorte de palmes en zone amazonienne. 

  
Abritant un intérieur utilisé principalement de nuit ou par mauvais temps, mais protégeant aussi les vêtements, instruments, outils, vaisselles et autres biens familiaux. Sachant qu'on trouve dans toutes les demeures des cavité et autres niches dont bonne part servent de manière prosaïque d'étagères ou d'"armoires". Même si certaines ont une fonction plus religieuse ou culturelle abritant élements de cultes traditionnels voire catholiques ou mixte.  Les activités se déroulant pour la grande majorité à l'extérieur ou sous les toits de salles communautaire comme les kallankas, ou des abris de fortune destinés sur les lieux de travail, bords de chemins etc à passer la nuit ou attendre qu'une averse se termine.
Il eut aussi des toit réalisés en pierre et terre, ardoises et autres pierres plates ou non (comme à certains endroits à Choque Quirao) notamment dans certaines zones isolées ou lorsqu'il s'agit de constructions funéraires, comme les "Chulpas".

 Si certaines ont l'ouverture dirigée vers l'Est pour voir le lever de soleil, la plus part possèdent une entrée orientée plein sud comme les colqas, les greniers de conservation de nourriture. Pourquoi ? Parce qu'alors elle ne sont jamais exposées au soleil et recueille au contraire les vents les plus frais. Et comme tout le monde sait le froid...conserve! Planification

Il semble que dans un certains nombre de cas, des dessins, mieux, des maquettes aient été réalisées avant de commencer la construction proprement dites. Mais, ce n'est peut-être pas une généralité ce genre de préparation et de planification aurait été réalisées par différentes populations dont les Wari et les Incas à partir de Pachacutec.

Au départ lorsque la seigneurie inca n'a que petit territoire de quelques milliers de kilomètres carrés. celles-ci sont essentiellement dépendantes des éléments existant de la nécessité absolue de construire en raison de distances  de cités à sites des populations conquises ou à conquérir, au gré des expansions et régressions.


Wiracocha lui-même exige des vaincus et notamment des Caytos de construire pour lui une cité "secondaire" en bordure de la Vallée Sacrée et élever un temple à son dieu.

Quant à Pachacutec la construction sera une véritable obsession. Il faut faire de la ville de Cusco une ville phare symbole de la puissance, de la magnificence, de la supériorité,  elle doit être à l'image d'un puma magnifique et redoutable allongé paisiblement au coeur d'un vaste empire dont la force, la vivacité, l'intelligence sont formées des lignages, des panacas, leurs palais, leurs temples et leurs dieux.
Tout part de, tout va vers cette capitale, ville qui doit être la plus magnifique de toutes et dominer le monde connu.

Routes, chemins et autres voies de communications
Pour assurer  la gestion et le contrôle d'un seigneurie devenue royaume commençant à ressembler à un véritable empire en un temps qui est fait de conquêtes et d'envoi de parents, de frères aux frontières que l'on repoussent toujours aussi grâce à eux les dangers externes et ...internes! Il faut se rendre indispensable, permettre et contrôler les voyages des marchandises et des biens sur toute l'étendue du territoire et pourquoi pas au-delà de celles-ci, pour les trocs et autres échanges sur les katus ou marchés, pour les cadeaux aux curacas, aux chefs fidèles ou à fidéliser ou à acheter, et assurer les réserves nécessaires.  Cela débouche en un réseau "routier" extrêment étendu appelé le "Capac Ñan" ou "le chef des chemins" (sorte d'autoroute, voie principale, "nationale"), marqué en principe par l'instauration d'un "tambo" ou relais à chaque fois que l'on atteint la distance que peut parcourir en marche normale un troupeau de lama chargé (entre 40 et 45 kg), soit sur des distances oscillant entre 15 et 20km selon la configuration du chemin et de la géographie qu'il traverse, que le chemin soit plat, pentu, en escalier, au niveau de la mer ou en altitude, en zone tempérée ou très chaude ou encore très froide.
 
Il faut dominer l'information. Etre informé rapidement de tout ce qui se passe d'un bout à l'autre de la nation grâce à un réseau d'espion efficace, d'une administration centralisée et de fonctionnaires zêlés qui rapporte toute chose dans l'instant ou presque grâce à un système de messagers ou chaski qui en courant de toutes leurs jambes sur des distances de 3 km environ passant alors le relais à un autre messager et prendra du repos en attendant un nouveau message à transport soit 3km plus loin soit en revenant sur ses pas.